Du 30 janvier au 02 février, je suis allée à la cabane d'Entrecasteaux située au pied des falaises au sud-ouest de l’île pour aider Corisande, VSC ornithologue qui étudie l'écopathologie - dispersion du choléra aviaire entre les différentes populations d'oiseaux, notamment les albatros à bec jaune. Pour parvenir à la colonie de becs jaunes d'Entrecasteaux, il faut traverser l’île du nord au sud-ouest en passant par les hauts de l'île puis descendre au pied des falaises d'Entrecasteaux. Voici une carte de l'île pour y voir plus clair :
Souvent, Corisande travaille à la cabane plusieurs semaines, et elle a constamment besoin de 2 manipeurs pour l'aider dans les colonies. Or, très peu de personnes peuvent se permettre de partir de la base aussi longtemps (selon le travail de chacun). Donc, des relais sont organisés pour permettre à deux ou trois personnes d'accompagner Corisande à tour de rôle, souvent pour 4-5 jours (jours de transit compris). Le samedi 30 janvier, me voilà donc partie avec David (infra) et Antoine (VSC informatique/logistique IPEV), direction la pointe d'Entrecasteaux, pour aller remplacer Colombe et Clément, qui sont restés à la cabane ces derniers jours.
Le transit part de la base, située au nord de l'île et quasiment au niveau de la mer, puis c'est montée jusqu'au bord de la caldeira et au pied de la Dive, à environ 800m d'altitude. Puis on longe le plateau des tourbières et on arrive au pignon, qui est un point de vue du haut des falaises donnant sur la pointe d’Entrecasteaux. Cette portion du transit dure environ 3h à 4h. On s'est bien pris la pluie, le brouillard, le vent, mais on était très contents !
Puis, c'est parti pour la descente du pignon à la salle à manger, où se trouve de début de la via ferrata permettant d’accéder au bas des falaises. Les jours de relais comme aujourd’hui, l'équipe qui part de la cabane et l'équipe qui part de la base se rejoignent à la salle à manger, lieu mythique de piquenique. On rejoint donc Colombe, Clément et Corisande aux alentours de 12h, et le temps c'est éclaircit un peu. On aperçoit les falaises au travers des nuages, impressionnant !
Colombe qui remonte la main courante juste au pied de la salle à manger.
L'équipe du jour au complet.
David et moi disons au revoir à Antoine, qui nous a accompagné jusqu'ici et qui rentre ensuite sur base avec Colombe et Clément (on doit toujours être au moins 3 personnes lors de manips hors base). Puis, c'est parti pour la suite du parcours avec Corisande : prochaine étape, descendre les mains courantes et la via ferrata.
Après cette belle grimpette, nous voilà arrivés au bas des falaises. Mais il nous reste encore du chemin: on doit encore traverser "le vietnam", qui désigne la partie plate du bas des falaises, remplie de joncs et de grosses souilles boueuses.
Après une petite heure de galère à s'enfoncer les bottes et les jambes dans les souilles, on arrive à "la plage", une zone rocailleuses remplies de gorfous et d'otaries.
Nous sommes arrivés à la cabane en fin d'après-midi, bien fatigués par cette belle journée de marche et d'escalade. Un vrai bonheur d'être ici ! On prend nos aises à la cabane, qui est bien équipée et confortable. On entend très fort les vagues et le vent.
Le lendemain matin, le haut des falaises est couvert par les nuages. Il fait bon, et on sent fort la mer. On s'équipe pour aller travailler dans la colonie d'albatros à bec jaune: flexo, bottes et sac à dos biosécurisés, et c'est parti pour grimper à mi-hauteur de la falaise.
En montant, on aperçoit pleins d'albatros sur leurs nids, des adultes et des poussins. Les adultes sont tellement élégants, aux traits bien définis et couleurs prononcées. Tellement impressionnant de les voir de si près !
Les poussins sont tout duveteux, vraiment gros, et si mignons avec leur allure de joker hihi.
On arrive dans la colonie étudiée par Corisande, on commence par un check journalier des nids (présence ou non de poussins), malheureusement beaucoup meurent notamment à cause des rats. C'est pour cette raison que des études sur l'écopathologie sont faites sur ces colonies d'albatros, des échantillons sont prélevés et des individus vaccinés pour mieux comprendre les impacts causés par les espèces introduites sur l'île, et tenter de limiter la mortalité.
Ces oiseaux sont juste magnifiques. Ils sont si grands, c'est impressionnant de les voir ouvrir leurs ailes, voler au dessus de nous, atterrir dans les touffes de scirpes.
Lorsqu'ils paradent, on aperçoit la couleur orange de leurs commissures le long de leur bec.
Une fois le travail de la journée effectué, on rentre à la cabane en descendant la falaise. Il fait vraiment super beau.
Dans l'après-midi, je suis partie à la plage avec David, à quelques minutes de marche de la cabane. Il y avait plein d'otaries et de gorfous sauteurs!
Ces petits gorfous semblent attirer la curiosité des pups otarie...
3,2,1...on saute!
Ça prend la pause...et c'est reparti en sautant les uns derrière les autres, jusqu'à mi-hauteur de la falaise où se trouve leur colonie.
Ils savent bien où ils vont, et ne se laissent pas distraire.
La plage est bondée de pups, toujours aussi bruyants, avec leurs cris de petites chèvres :)
Les otaries surfent dans les grandes vagues bleu clair...
Petit pup tout mouillé !
Puis, retour à la cabane avec les belles couleurs de fin de journée.
Le lendemain matin, les albatros volaient super bas, ils nous frôlaient presque, c'était impressionnant.
Nous sommes retournés dans la colonie jusqu'à midi, puis allés voir la vue depuis la baie du loup marin jusqu'en fin d'après-midi.
Encore une chouette journée qui se termine, les couleurs du soir s'enchaînent derrière le vol des albatros.
Retour à la base de lendemain, on dit au revoir à nos amis albatros et gorfous, qui nous ouvrent le chemin jusqu'au vietnam (on a vraiment du faire la queue derrière les gorfous pour ne pas les déranger, c'est leur route après tout).
On remonte les mains courantes, puis la via ferrata, jusqu'à la salle à manger.
Retrouvailles avec Marc, Camille et Antoine! Marc et Camille redescendent avec Corisande pour passer quelques jours à la cabane, et David, Antoine et moi rentrons sur base.
Un peu moins de brouillard cette fois, on a pu voir le plateau des tourbières, et les belles vues sur la mer et les falaises. On a même vu pleins d'albatros d'Amsterdam survoler le plateau (ils sont beaucoup plus gros que les albatros à bec jaune) !
Les étapes du transit s'enchaînent (et seront détaillés dans un prochain article) avec une météo changeante.
Retour sur base en fin de journée, pile à temps pour la soirée crêpes !
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